samedi 20 mars 2010

LES RAFALES DU CHEF DE L`ETAT

Par Tikum Mbah Azonga

Ce fut très subite
Tout d`un coup
Elle se leva
Ramassa son sac en cuir
Se retourna brusquement
Et reprit son chemin
Silence lourd et troublant
Aucun mot
Aucune parole
Puis papa se racla et d`une voix solennelle,
« Laissez-la partir
Elle paiera le prix ! »
Sur ce, il pénétra dans sa chambre noire
Anne et Pierre se mirent à pleurer
Maman sauta en scandant le nom de Jésus
Papa resurgit
Torse nu et déclara haut et fort :
« En tout cas
C`est Paul Biya qui va gagner
Vous perdez votre temps ! »
Il s`éclipsa encore une fois
Ensuite on vit arriver
Une Prado neuve et brillante
Qui se gara devant la maison
On vit en sortir un gendarme en tenue
Lettre à la main
Il descendit et remit la lettre à ma mère qui recula :
« Ce n`est pas moi le chef de famille
Mon mari est là. »
Le gendarme patienta
Lorsque sortit papa
Celui-la lui tendit la lettre
Papa l`ouvrit et me la tendit à son tour
« Lis, mon fils ! »
Et je lus
« De la part du Président de la République
Palais de l`Unité
Etoudi
Mon cher Monsieur Anuafor
Vous m`avez déçu
Vous m`avez trahi
Alors, ne prononcez plus mon nom
Je ne suis pas là
Je ne vous connais plus
Bande d`apprentis sorciers ! »

Copyright 2010-03-20

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